Découvre le lien entre l’inconscient, la psychanalyse et les contes de fées, et comment ces récits aident les enfants à affronter leurs peurs et à trouver du sens dans leur vie.
Il était une crainte. Je me suis toujours méfiée des contes de fées pour enfants. Jamais je ne lirais de telles histoires à mes enfants, avais-je juré. Je les jugeais trop terrifiantes, en plus de promouvoir des valeurs arriérées. Et ça vaut aussi pour les reprises en dessins-animés.
Dans Blanche-Neige, quel est l’intérêt de montrer une vieille dame jalouse de la beauté d’une jeune fille ? Quel est l’intérêt de faire croire que les vieilles moches sont toujours méchantes ? Que seules la jeunesse et la beauté ont de la valeur pour une femme, et que seul un homme peut sauver une femme ? Dans Hansel et Gretel, quel est l’intérêt de montrer un père qui abandonne ses enfants ? De montrer que la seule personne qui leur viendra en aide cherchera aussi à les assassiner ? Quel est l’intérêt, si ce n’est de montrer que ni le père ni les autres adultes ne sont dignes de confiance ? Dans le chaperon rouge, pourquoi faire croire qu’un loup viendra nous manger, alors que ce sont plutôt les loups qui devraient nous craindre ? Est-ce une énorme farce pour nous pourrir nos nuits ?
Malgré tout, j’ai constaté que les contes avaient toujours du succès. L’univers Disney, qui reprend les contes traditionnels, est très populaire. Et les contes de fées sont encore lus par les parents et dans les écoles. Tout au moins, les références à ces contes imprègnent notre quotidien. Je me suis donc plongée dans ce livre : psychanalyse des contes de fées. Il a été écrit en 1976 par Bruno Bettelheim, thérapeute et éducateur spécialisé pour enfants, notamment auprès d’enfants autistes.
Qu’est-ce que l’inconscient et la psychanalyse ?
Son livre est l’occasion parfaite de revenir sur la notion d’inconscient théorisée par Freud. Dans son introduction à la psychanalyse, Sigmund Freud parle de la troisième blessure narcissique de l’humanité : après avoir découvert que la Terre n’est pas le centre de l’Univers (Copernic), que l’humain n’est qu’un animal comme les autres (Darwin), il découvre qu’il n’est pas maître dans sa propre maison et n’a accès qu’à une infime partie de sa propre conscience.
Pour faire très simple, selon Freud, le psychisme se compose de l’inconscient (désirs refoulés ou oubliés) ; du préconscient (souvenirs qui peuvent revenir) et de la conscience. C’est sa première topique (= forme de représentation de l’esprit humain). Il existe le « Ça », où règnent les pulsions de jouissance et de mort. Le Ça est limité par le Surmoi, c’est à dire les interdits, les règles et les tabous. Le Ça et le Surmoi doivent être conciliés. Le Moi satisfait alors les désirs du Ça d’une manière jugée socialement acceptable par le Surmoi. C’est sa seconde topique.
Un mécanisme de refoulement existe, permettant d’enfouir les idées inacceptables. Cet inconscient réapparaît sous formes de rêves, lapsus, actes manqués, névroses ou maux corporels. L’idée de la psychanalyse est d’analyser ces manifestations de l’inconscient afin de réduire les tensions entre le conscient et l’inconscient. Si tu souhaites en savoir plus sur Freud, je te mets une vidéo du précepteur, youtubeur en philosophie.
Je ne suis pas fan inconditionnelle de la psychanalyse. Je trouve que certaines théories sortent de nulle part, sans justification scientifique. C’est ainsi que les femmes deviennent de grandes hystériques. Et que les petites filles nouent une relation incestueuse avec leur papa… Je trouve que l’idée d’un inconscient peut aussi nous déresponsabiliser de nos actes. Et je ne suis pas la seule à le penser. Néanmoins, je crois que la possibilité qu’il y ait un inconscient caché en nous, que nos idées ne soient que la partie visible de l’iceberg me paraît pertinente. A mon sens, elle constitue une hypothèse plausible pour expliquer certains comportements, certains maux et rêves. Je ne la vois pas comme une vérité absolue mais une piste à explorer.
Quel lien fait Bruno Bettelheim entre l’inconscient et les contes de fées ?
Tu l’auras compris, Bruno Bettelheim s’intéresse à l’impact des contes de fées sur le psychisme et l’inconscient de l’enfant. Pour le dire de façon très simple, sa thèse est la suivante : les enfants ont des peurs enfouies (abandon, mort, jalousie, séparation) et les contes de fées traditionnels leurs montrent le chemin pour affronter ces peurs.
1. Donner du sens à sa vie grâce aux livres et à l’imagination
Selon l’auteur, notre tâche la plus importante est de donner du sens à notre vie. Pour les parents, « la tâche la plus importante et aussi la plus difficile de l’éducation est d’aider l’enfant à donner du sens à sa vie ». Pour cela, nous dit-il, « il faut être capable de dépasser les limites étroites d’une existence égocentrique et croire que l’on peut apporter quelque chose à sa propre vie ». C’est l’objet de son travail de thérapeute pour enfants en difficulté : les aider à trouver leur raison de vivre, une direction et un sens. Pour ce faire, et ne pas subir sa vie, il faut aller puiser dans ses ressources intérieures que sont l’intelligence, les sentiments et l’imagination. Et c’est là que les contes de fées interviennent : ces ressources intérieures se construisent avec l’influence des parents mais aussi grâce à l’héritage sociétal et culturel, notamment celui transmis par les livres.
2. Les contes pour mettre de l’ordre dans sa maison intérieure
Bien sûr, les contes de fées ne nous disent pas grand-chose sur la manière de vivre dans nos sociétés modernes, d’affronter le harcèlement en ligne, le réchauffement climatique ou les conflits armés à coups de bombes nucléaires. Mais, ils nous parlent des problèmes intérieurs de l’être humain, d’aujourd’hui ou d’hier. L’idée est qu’ils peuvent donner des pistes à l’enfant pour « mettre de l’ordre dans sa maison intérieure ». Ils lui font comprendre par l’exemple qu’il existe des solutions aux difficultés psychologiques les plus pressantes. L’enfant vit cela de façon inconsciente. Et Bruno Bettelheim précise qu’il ne faut surtout pas essayer d’expliciter ce que ressent l’enfant. Cela risquerait de le priver de l’intimité de ses pensées profondes. Aussi, cela affaiblirait la faculté de l’histoire à aider l’enfant à régler seul le problème qui a trouvé écho dans le conte.
C’est ainsi que les contes sont chargés de significations apparentes et cachées et utilisent sans le savoir le modèle psychanalytique. Si tu me suis toujours, les contes adressent ainsi des messages à l’esprit conscient et inconscient des enfants. Ils évoquent directement les pressions du « Ça » (pulsions, craintes…) qui prennent corps à mesure que l’histoire du conte évolue. L’enfant, et son Moi intérieur, comprend comment les soulager tout en se conformant aux exigences de son Surmoi (normes sociales).
Les contes de fées ne risquent-ils pas de faire peur aux enfants ?
Bruno Bettelheim part du principe que ces pulsions et ces peurs sont déjà là. Les contes ne vont donc pas faire peur aux enfants mais plutôt leur proposer des pistes pour affronter ces peurs.
Il précise :
« la majorité des parents croit que l’enfant doit être mis à l’abri de ce qui le trouble le plus : ses angoisses informes et sans nom, ses fantasmes chaotiques, colériques et même violents. Beaucoup pensent que seuls la réalité consciente et des images généreuses devraient être présentées aux enfants, pour qu’ils ne soient exposés qu’au côté ensoleillé des choses ».
Je me suis totalement reconnue dans ce passage. Il évoque ici les parents qui refusent les émotions de leurs enfants (« arrête de pleurer, c’est pas joli »). Et ceux qui préfèrent aller vers des émotions positives. Pourtant, nous dit l’auteur, les peurs et pulsions refoulés ne sont pas souhaitables :
« quand il est refoulé, le conscient finira par être en parti envahi par des dérivatifs, faute de quoi l’individu sera contraint d’exercer sur ces éléments inconscients un contrôle si rigoureux, si compulsif, que sa personnalité se retrouvera gravement handicapée ».
C’est ainsi que naissent les névroses et les maladies mentales. De plus, l’enfant peut naturellement avoir de sombres pensées (ex. frapper son frère). Si on ne lui montre que l’image d’une famille heureuse et d’entente fraternelle parfaite, il risque de vivre en lui quelque chose qui contredit ce que disent ses parents. Il pourrait alors penser qu’il est un monstre.
A l’inverse, « si le matériel inconscient peut à un certain degré accéder au conscient et se livrer à l’imagination, son potentiel de nocivité, pour nous-mêmes et pour les autres, est alors très réduit ». D’où l’intérêt de lire des contes :
« L’enfant est sujet à des accès désespérés de solitude et d’abandon, et il est souvent en proie à des angoisses mortelles. Très souvent, il est incapable d’exprimer ces sentiments par des mots, ou ne le fait que par des moyens détournés (…) Comme les parents se sentent mal à l’aise quand ils observent ces émotions chez leur enfant, ils ont tendance à les négliger (…). Le conte de fées, au contraire, prend au sérieux ces angoisses et ces dilemmes existentiels et les aborde directement : le besoin d’être aimé et la peur d’être considéré comme un bon à rien ; l’amour de la vie et la peur de la mort… ».
Ma sœur me parlait de « dose homéopathique ». L’idée est un peu similaire : se confronter, à petites doses, à ses désirs et ses peurs, sous forme d’images fictives, pour que ce soit plus acceptable dans la vraie vie.
Pourquoi les contes sont-ils autant caricaturaux ?
Selon Bruno Bettelheim, le côté caricatural des contes de fées simplifie la compréhension. Le bien et le mal sont matérialisés par des personnages qui luttent. Cela simplifie ce que l’enfant peut avoir en tête : une lutte entre le bien et le mal. L’enfant s’identifie non pas au personnage le plus vertueux mais au personnage qui l’inspire le plus. Il ne se demande pas s’il veut être bon mais à qui il voudrait ressembler. Le méchant perd toujours, plutôt que d’être puni. Il perd car « la conviction que le crime ne paie pas est beaucoup plus efficace, et c’est pourquoi les méchants des contes finissent toujours par perdre ».
« Et ils vécurent toujours heureux » : les contes ne sont-ils que des mensonges ?
Le livre fourmille d’illustrations de la thèse de son auteur. Par exemple, les phrases finales « et ils vécurent toujours heureux » ne font pas croire que le bonheur et la vie peuvent être éternels. Il ne s’agit pas d’un mensonge qu’on raconterait aux enfants. Il s’agit plutôt de dire qu’il existe une manière de moins souffrir de la brièveté de la vie : établir un lien fort avec quelqu’un d’autre.
Quand on a réussi cela, dit le conte, « on a atteint le point culminant de la sécurité affective de l’existence et on dispose de la relation la plus permanente dont puisse disposer l’homme ; et cela seul peut dissiper la peur de la mort ».
Bien sûr, on pourrait objecter que cette interprétation est erronée. Et qu’il vaudrait mieux apprendre aux enfants à s’aimer eux-mêmes et à apprécier la solitude. Mais est-on heureux seuls ? Les bases de notre épanouissement ne sont-elles pas construites grâce à une première relation d’attachement solide avec nos parents ?
Autre exemple avec lequel je n’étais pas nécessairement en phase : les réflexions de l’auteur sur Hansel et Gretel (Jeannot et Margot). Pour rappel, dans Hansel et Gretel, les enfants se font abandonner par leur père. Selon lui, les enfants vont conclure qu’ils doivent grandir et être plus indépendants s’ils ne veulent pas subir le même sort. Ça se tient : « j’ai peur que papa m’abandonne, donc je me comporte bien et je ne lui pose pas de problèmes ». Pourquoi pas. Mais, d’une part, je ne suis pas en phase avec l’idée d’éduquer par la peur. D’autre part, il est possible que l’enfant se dise que son père peut l’abandonner à tout moment et donc qu’il cherche à le coller encore plus, en refusant encore davantage de grandir…
Néanmoins, l’auteur précise que le sens du conte sera différent pour chaque individu. Il dépend de la personne, l’époque, le niveau de développement et les problèmes en question. Ils sont si riches qu’ils peuvent fournir des pistes imaginaires, en s’adressant à tous les âges et tous les sexes.
Pourquoi lire des contes de fées arriérés plutôt que des histoires modernes et positives ?
Bruno Bettelheim explique que son intérêt pour les contes traditionnels ne vient pas de l’aspect technique ou d’une lubie personnelle. Il lui vient du fait qu’il a personnellement constaté que les enfants de tous âges et tous niveaux, typiques ou neuro-atypiques, trouvent les contes de fées plus satisfaisants que d’autres histoires.
J’en ai fait l’expérience. Il faut bien admettre que ma fille aînée a tout de suite fortement accroché avec les contes. Pourtant, d’autres livres merveilleux se bousculent dans notre bibliothèque. Il semble y avoir un petit quelque chose qui la travaille dans ce type d’histoires.
Bruno Bettelheim est très critique à l’égard des autres livres pour enfants de son époque (1976). Comme nous l’avons déjà évoqué, ces histoires viennent refouler les peurs et pulsions de l’enfant :
« les histoires sécurisantes d’aujourd’hui ne parlent ni de la mort, ni du vieillissement, ni de l’espoir en une vie éternelle. Le conte de fées, au contraire, met carrément l’enfant en présence de toutes les difficultés fondamentales de l’homme ».
Par ailleurs, il estime que ces histoires ne stimulent pas assez l’imagination. Et qu’il leur manque une certaine complexité langagière.
Verdict, faut-il réhabiliter les contes de fées ?
J’admets avoir été plutôt convaincue par les idées de Bruno Bettelheim.
Je suis d’accord avec l’idée selon laquelle le sens de notre vie est une clé pour notre épanouissement. Aussi, il est évident que les livres, de façon générale, peuvent contribuer à cela en développant l’imagination, l’intelligence et les émotions. Les contes peuvent être particulièrement pertinents en ce qu’ils sont excessivement bien écrits. Surtout, ils favorisent l’imagination. Et je crois aux vertus de l’imagination. Je crois qu’elle permet de se sortir de toute situation. De trouver une solution originale face à un problème complexe. Un chemin hors des sentiers battus quand on est perdus. De s’émerveiller. De trouver de la joie même quand les choses semblent grises.
Concernant les vertus psychanalytiques et émotionnelles, je pense ne pas avoir assez de recul sur le sujet. Néanmoins, je crois que, dans certaines situations, être confronté à ses craintes, les voir matérialisées devant soi, peut donner des pistes de compréhension de son monde intérieur. Certes, Hansel et Gretel se font abandonner par leur père, et menacer par une sorcière. Mais ils finissent par trouver seuls le chemin pour grandir sereinement, même loin de papa et maman. Et c’est réconfortant.
Bien sûr, ces contes peuvent véhiculer des valeurs arriérées. L’auteur nous dit que le conte oriente l’enfant vers le bien et le mal en lui permettant de s’identifier aux personnages vertueux. Or, l’idée moderne que l’on se fait du bien et du mal n’est pas forcément la même que celle présentée par les contes. Je rétorquerais que c’est une belle occasion pour parler de nos valeurs avec nos enfants.
J’aime aussi l’idée d’éviter la censure. Je préfère cela plutôt que de faire la police de la morale, de dire à mon enfant ce qu’il a le droit de penser ou non, et que c’est mal d’avoir envie de frapper son frère. Je suis d’accord pour lire un conte, même s’il ne raconte pas exactement l’histoire que j’aimerais que mon enfant vive. Et ce afin de permettre à toutes les pensées de s’exprimer. Permettre de voir des choses qu’on n’a pas forcément envie de voir, et de les apprivoiser.
Prenons Blanche Neige, sauvée par un Prince après avoir été empoisonnée par la sorcière. Ma fille pensera-t-elle, contrairement à ce que je souhaiterais, qu’elle a besoin d’un homme pour être sauvée ? Croira-t-elle qu’il vaut mieux compter sur papa que sur maman, sur les hommes que sur les femmes ? Ou alors, ne pensera-t-elle pas tout simplement que, parfois, on ne s’en sort pas forcément tout seul, et que ça peut être une bonne idée d’aller chercher de l’aide et de nouer des relations avec les autres ? Je ne sais pas ce qu’elle en pensera au fond, consciemment et inconsciemment. Mais je me dis qu’effectivement, ces textes bien écrits, qui développent l’imagination et qui parlent de nos peurs enfouies, lui permettront peut-être de faire des rêves éveillés sur ce qui la tracasse et sur ce qui pourrait l’aider. En somme, cela lui permettra tout simplement de nourrir son monde intérieur.
Alors, même si j’émets une réserve sur certains points, je suis d’accord avec l’essentiel du message : il est bon de lire à ses enfants, et il est bon de lire souvent. Il est bon de les aider à travailler leur imagination. Il est bon de les laisser apprivoiser leurs émotions, leurs peurs et leurs désirs. Et les contes sont un bon support pour cela.
Et toi, est-ce que tu lis des contes de fées à tes enfants ? Penses-tu que ces contes soient traumatisants ? Raconte-moi ! Et retrouve-moi sur mon compte Instagram @bigbangmama et sur Facebook.
Vers l’infini et au-delà, Big Bang Mama !
Photo © « P. » par Tamara Hauvuy
Merci pour cet article. J’ai lu et relu ce livre de Bettelheim pendant mes études de psychologie et lu les vrais contes de Grimm, ceux qui finissent mal. Les contes sont plein de symboles extrêmement puissants, dont les images parlent à la psyché de nos enfants qui contient elle aussi des peurs archaïques. Je pense que les contes sont pour un bon moyen d’élaborer autour de ces peurs.
Merci pour ton retour ! Je n’ai pas fait d’études de psychologie, alors j’espère ne pas avoir trahi la pensée de cet auteur 😉 Je suis ravie de savoir qu’il est étudié à la fac et rassurée de savoir que des psys le valident comme outil pour travailler sur les peurs. A bientôt !
Waouh, sacrée réflexion sur les contes pour les enfants. Bravo pour ton analyse et ton article.
De mon côté, je reconnais que je n’en lis pas trop de contes, car je trouve en effet que certains sont plutôt effrayants. En revanche, je privilégie les fables qui mettent en scène des animaux… c’est différent. 🙂
Merci beaucoup Bertrand ! Effectivement, c’était toute ma problématique : c’est quoi l’idée au juste avec les contes ? Traumatiser les enfants ? C’est bien plus complexe que ça en a l’air. Mais, évidemment, il y a d’autres lectures. Et tu me donnes des idées avec les fables 😉 A bientôt !
Je n’ai encore jamais lu de contes à fées à mes enfants pour ces mêmes raisons que tu évoques mais ton article à l’analyse construite me donne envie de franchir le pas. Je vais tenter ☺️ Merci pour cet article fort utile et intéressant 🙏🏼
Avec plaisir ! Merci à toi pour ton soutien. J’espère que tes enfants apprécieront, et qu’ils ne seront pas traumatisés. Je décline toute responsabilité 🤣 A bientôt !
Passionnant cet article. Moi aussi j’ai souvent était opposé aux contes de fées avec l’envie de transmettre des histoires positives à mes enfants. Dans le cas où l’enfant ressent précisément les peurs mises en avant dans le conte de fée, je dois dire que la thèse est plutôt convaincante. Le conte peut peut-être l’aider à matérialiser ses craintes et leur offrir du sens en quelques sortes. Cependant, si l’enfant ne ressent pas les peurs developpées dans le conte, ne va-t-il au contraire les développer en conséquence, comme la crainte de l’abandon après avoir entendu l’histoire d’Hansel et Gretel ?
C’est effectivement la question que je me posais. Je suis assez interrogative sur le sujet. Mais je suis assez d’accord avec le fait que les enfants (et les adultes d’ailleurs !) peuvent ressentir de façon universelle certaines craintes, comme la peur de l’abandon. Je ne suis pas sûre qu’il existe un enfant complètement serein sur la question, et qui réaliserait soudainement que ses parents peuvent l’abandonner en écoutant à 5 ans Hansel et Gretel (Jeannot et Margot). Par ailleurs, c’est le propre des contes de fées dont nous parle Bruno Bettelheim : ils finissent bien. L’enfant peut donc surmonter sa peur et percevoir, même inconsciemment, qu’elle n’est que transitoire. Aussi, l’auteur du livre précise que l’inconscient de l’enfant va « piocher » dans ce qui le touche. Il pourra complètement laisser couler une problématique qui ne l’inquiète pas / qui ne lui parle pas, et se focaliser sur autre chose parce que, justement, ça lui parle.
Aussi, si tu as le temps il serait très intéressant je pense, dans la lignée de cet article, d’explorer les archétypes de l’inconscient de Carl Jung, dont les recherches sont aussi en grande partie basées sur les mythes et les contes de fées, et notamment l’archétype de la grande mère… Encore merci en tout cas pour cet article passionnant !
C’est intéressant, merci. Je regarderai !
Mon mari et moi sommes des amoureux de la lecture. La bibliothèque de nos enfants fut donc à l’image de notre passion pour les livres. Les contes avaient leur place ainsi que les fables. Mais bien que je connaissent la valeur des contes dans le développement de la psyché de nos chérubins, je n’avais pas en tête toutes les idées développées par Bruno Bettelheim. Cet article m’a donc fortement intéressé. Pour ma part, j’ai pu constaté que mes enfants trouvaient matière à progresser dans tout type d’histoire, même-si je suis d’accord sur le fait que certains livres actuels ont un intérêt limité. Chaque lecture apportait son lot de questionnements. Parfois j’étais surprise de constater que – plusieurs jours, voir plusieurs semaines après – leur réflexion sur certains sujets perduraient. 😉
Merci Sandrine pour ton retour d’expérience très intéressant ! Je constate souvent que les parents d’enfants un peu plus âgés lisaient plus de contes à leurs enfants. Les « nouveaux » parents évident ce genre d’histoires. Je comprends qu’on ait envie de protéger ses enfants, mais j’ai écrit cet article pour montrer que tout n’est pas bon à jeter à la poubelle dans les contes 😉 Et bien sûr, nous sommes d’accord : la lecture c’est la vie ! A bientôt, C
Quel article passionnant, bravo! Je découvre une nouvelle perspective fascinante sur les contes de fées et leur impact sur les enfants. Comme beaucoup de parents, j’avais des réserves à propos de ces histoires : les trouvant souvent trop effrayantes ou véhiculant des valeurs dépassées. Je comprends mieux l’intérêt pour le développement émotionnel des enfants, nourrir leur monde intérieur.
Merci Elise pour ton retour ! C’était le but de l’article : dédiaboliser un peu les contes de fées. Je comprends qu’ils puissent véhiculer parfois des images choquantes (par exemple, le prince qui embrasse Blanche Neige ou la Belle au bois dormant dans son sommeil, sans son consentement) mais je crois d’une part, qu’ils peuvent ouvrir la discussion sur certains sujets. D’autre part, que tout n’est pas à mettre à la poubelle, tant ils sont riches pour le développement de l’imagination et du langage. A bientôt !
Merci pour toutes ces informations fort intéressantes. N’ayant pas d’enfant, il est vrai que je ne me suis pas trop tournée vers les contes de fées. Mais c’est un sujet captivant comme tu le présentes si bien.
Merci beaucoup Fabienne pour ton retour. Il est vrai que je m’adresse surtout aux parents d’enfants. Mais la réalité est que les contes de fées peuvent aussi parler à l’inconscient des adultes 😉 Ils sont tellement riches en symboles et susceptibles de faire appel à l’imagination, qu’à chaque relecture on peut y puiser de nouvelles choses. A bientôt !