Ceci ne s’improvise pas. Aujourd’hui, je reste dans un thème très pratico-pratique. Comment préparer son accouchement naturel, sans péridurale ? QUOI, SANS PERIDURALE ? Mais pourquoi faire ? Es-tu folle ? Non, non. Et je t’invite à lire mon précédent article pour comprendre que, oui, tu peux accoucher sans péridurale et ne pas avoir mal. Aussi, comme je l’indiquais, les femmes n’ont besoin de rien d’autre que d’elles-mêmes pour accoucher. Alors, à quoi bon se préparer ? Et bien, la préparation peut servir non seulement à s’informer, mais également à gagner en confiance, à préparer son corps. Surtout, elle peut préparer le terrain pour que l’entourage et le personnel médical respectent ton projet. Je te dis tout.
1. Lire le livre de Lucile Gomez “La naissance en BD”
Comme je l’expliquais, ce livre est pour moi un indispensable. Il permet de s’informer en toute simplicité et de découvrir ses super pouvoirs. A faire lire également au partenaire.
2. Visionner le film “Faut pas pousser” de Nina Narre
Ce documentaire est également un indispensable. « Comment pourrais-je savoir ce dont mon bébé a besoin si je ne suis même pas capable de le laisser venir au monde, en douceur, naturellement, comme lui et mon corps savent le faire ? Le danger est-il aussi certain qu’on me l’annonce ? N’ai-je pas en moi la force nécessaire pour surmonter la douleur ? » Autant de questions auxquelles ce film répond. A voir aussi avec son partenaire.
3. Faire du yoga prénatal
Bien sûr, il est possible de pratiquer une autre activité. Mais celle-ci est particulièrement adaptée puisqu’elle tient compte de l’état de grossesse des femmes. Elle leur permet de s’assouplir, de prendre en compte son périnée, de se relaxer, de se muscler en douceur et de pratiquer des visualisations. Elle permet aussi de créer du lien entre futures mamans. Pour ma part, je suis allée chez Hatha Yoga Magali, mais il me semble qu’elle a malheureusement changé de région entre temps. J’ai aussi aimé aller aux cours de Nadège Enso Mama (aussi doula) à Nice.
4. Faire du sport
Tous les sports (ou presque) sont vertueux pendant la grossesse. Le corps en a besoin, parce qu’il aura besoin d’être en pleine forme le jour de l’accouchement. Aussi, et surtout, le corps aura besoin de toute sa force après l’accouchement, pour porter bébé et mettre sa cape de super maman.
5. Choisir un lieu de naissance adapté, et le visiter en amont
Pour mon premier accouchement, j’ai choisi la maternité Sainte Félicité à Paris 15. Je l’ai choisie comme on choisirait un hôtel, en fonction du confort des chambres et de la qualité de la nourriture. Je pensais que cela allait me préserver de toute difficulté. Erreur.
En réalité, il faut choisir un endroit confortable, certes, mais surtout un endroit où le personnel est présent, attentif, et formé à la physiologie. Il faut donc fuir les lieux où le rythme des soignants est effréné et où il existe un seul et unique protocole pour toutes les femmes.
Pour un accouchement physiologique, l’idéal est de choisir entre l’accouchement à domicile (avec la présence d’une sage femme), une maison de naissance si tu as la chance d’en avoir une à proximité, ou un hôpital/une maternité ayant bonne réputation pour l’accouchement physiologique. Le mieux est de se renseigner auprès de sa sage-femme, de sa doula ou d’autres mamans ayant accouché sur place.
Pour mon second accouchement, j’ai choisi la maternité Kantys (anciemment Santa Maria / Lenval) à Nice. C’est une maternité de type 2A et donc, à priori, plutôt médicalisée. Néanmoins, ils ont plusieurs salles « nature » disponibles. Aussi, ils travaillent avec quelques gynécologues formés à la physiologie. C’était le cas de ma gynécologue de l’époque : Dr Nathalie Jugnet, en binôme avec Dr Lavinia Corneanu. Malheureusement, Dr Nathalie Jugnet n’exerce plus à la maternité Kantys. Et je ne saurais donc pas te dire s’il reste des gynécologues pro physio dans cette maternité. J’ai seulement entendu du bien du Dr Luka Velemir, dont la réputation est d’être à l’écoute de toutes les femmes, qu’elles aient un projet d’accouchement physiologique ou de césarienne de confort. Les autres gynécologues ne sont probablement pas vraiment formés à la physiologie. Quoi qu’il en soit, c’est une maternité qui a accepté la présence de ma doula Floriane Zitouni. Et ça, c’est très rare et précieux.
6. Choisir un gynécologue ou une sage-femme formé(e) à la physiologie
Dans la même veine que le conseil précédent, c’est indispensable. Ton gynéco ou ta sage-femme doit être spécifiquement pro physiologie et porter les lunettes de la confiance. Il faut qu’il te voie comme une femme puissante et capable. Qu’il ne se voie pas comme indispensable mais plutôt comme une ceinture de sécurité. Bref, quelqu’un qui sait rester à sa juste place d’accompagnant à la naissance et pas quelqu’un qui prétend faire accoucher les femmes, alors que les femmes savent accoucher toutes seules comme des grandes depuis toujours.
7. Rédiger un projet de naissance
C’est indispensable pour préparer ton accouchement sans péridurale. Il te permet d’expliquer ta vision de l’accouchement. Il te permet aussi de réfléchir à chaque geste médical ou protocolaire qui serait susceptible de t’être imposé (touchers vaginaux, pose de cathéter, révision utérine, injection d’ocytocine de synthèse…). Grâce à lui, tu pourras informer le personnel médical de ton projet. Surtout, tu pourras informer ton partenaire et/ou ta doula afin qu’ils puissent veiller au respect du projet et faire barrage pour que tu puisses rester dans ta bulle. Je te donnerai un exemple.
8. Te faire accompagner par une doula
Une doula a différentes fonctions. Elle peut te préparer à la naissance en tenant compte de ton état émotionnel. Souvent, elle dispose de plus de temps que d’autres professionnels de santé pour te préparer, t’informer, te réconforter et te conseiller. Le jour J, elle sera là pour te rassurer, pour assurer la logistique (baisser la luminosité de la chambre, demander discrètement au personnel médical de faire moins de bruit, te faire couler un bain, t’apporter ta gourde…) mais également pour te masser. Elle est là pour gérer toutes les informations parasites autour de toi, pour que toi tu puisses rester dans ta délicate bulle. C’est un ange gardien qui est là pour s’assurer que tout se passe au mieux pour toi et que ton projet est respecté. Pour ma part, j’ai été accompagnée par Floriane Zitouni à Nice. Et elle a été extraordinaire.
9. Prendre des cours de préparation à la naissance axés sur la physiologie
Bien sûr, il est toujours utile de te renseigner sur les pathologies et les gestes médicaux. Par exemple, je me suis beaucoup renseignée sur la césarienne, afin d’être préparée si besoin.
Néanmoins, il ne faut pas oublier de s’informer avant-tout sur la physiologie, afin d’enfiler les lunettes de la confiance. L’idéal est de demander à ta sage-femme ou à ta doula de te faire cours sur les sujets qui t’interrogent le plus. C’est plus personnalisé qu’en cours collectif. Ma sage-femme m’a montré quelques positions « de Gasquet ». Elles m’ont aidé à prendre conscience du fait qu’il existait tout un tas de positions à réaliser seule ou en couple pour améliorer son confort pendant la naissance.
Les cours peuvent aussi aider à trouver des techniques de respiration, de relaxation ou à pratiquer l’auto-hypnose.
10. Préparer une playlist
Elle est indispensable pour s’évader. Il faut préparer des musiques qu’on est susceptibles d’apprécier sur le moment, avec le rythme et les paroles qui nous conviennent. Pour ma part, la musique m’a beaucoup aidée et m’a permis de passer un excellent moment et de danser du début à la fin. J’étais dans ma bulle avec mes airpods. Bien sûr, c’est au partenaire de veiller à ce que le matériel soit prêt et chargé, et de proposer la playlist au bon moment. Ainsi, la femme qui donne naissance ne se soucie de rien d’autre que de profiter !
11. Préparer ton partenaire
Oui, je l’ai dit et répété, les femmes n’ont besoin que d’elles-mêmes pour accoucher. Néanmoins, elles doivent se sentir soutenues et en sécurité. C’est pourquoi le partenaire ou la doula est la clé de voute de l’enfantement.
Il faut le faire adhérer à ton projet, sans quoi il ne comprendra pas ce que tu recherches, il paniquera probablement avec ses propres craintes et il ne saura pas comment t’aider hormis en se disant que tu as immédiatement besoin d’un médicament ou d’une péridurale. Son rôle est essentiel, il doit se charger de toute la logistique mais également du réconfort physique (massages) et émotionnel. Une sorte de doula d’amour en quelque sorte. Il doit récupérer la valise, penser à prendre tes oreillettes et à te mettre la musique quand tu le souhaites, t’apporter à boire ou à manger si besoin, appeler la maternité pour réserver la salle naissance et annoncer ton arrivée, joindre la doula si besoin, joindre la papi et mamie pour faire garder les aînés… Autant de petites choses qui font toute la différence puisque cela te permettra de soulager ta charge mentale et de rester dans ta bulle. Je te partagerai une “check liste du papa” (ou partenaire) pour t’aider.
12. Rédiger des mantras à répéter le jour J
Cela peut paraître bête, mais lorsque tu les as répétés et compris en amont, et que tu te les répètes le jour J, ils sont très puissants. Ils te permettent d’entrer dans un état de sécurité intérieure. J’en ferai un article spécial mais en voici quelques-uns qui m’ont véritablement aidée le jour J :
« Ce n’est pas de la douleur, c’est de la puissance »
« Chaque vague me rapproche de mon bébé »
« Une contraction ne dure que 60 secondes »
« Une seconde à la fois »
« Bouche molle, col mou »
« Je dis “oui” à la vie »
« Je laisse les forces de la nature me traverser »
« Je suis une guerrière »
13. Pratiquer des massages prénatals ou voir un ostéopathe
C’est essentiel pour éviter les tensions avant l’accouchement et commencer sa maternité en pleine forme.
14. Soigner tes peurs
L’accouchement est un moment clé dans ta vie. Il est un catalyseur. Les problèmes qui étaient déjà là seront amplifiés. Les forces qui étaient là seront également amplifiées. L’idéal est d’abandonner tout ce qui nous ronge avec l’aide de professionnels : psychologues, hypnothérapeutes, sophrologues…
Pour ma part, j’ai toujours eu la phobie de tout ce qui a trait au corps et au médical : le sang, les piqûres, qu’on me touche les veines, qu’on serre fort mon bras avec le tensiomètre, qu’on me touche le nombril… Cette peur s’est amplifiée après mon premier accouchement qui fut traumatique.
Avant mon deuxième accouchement, j’ai donc fait quelques séances de psychologue et d’hypnose. Ces dernières furent très efficaces. Je ne vais pas entrer dans les détails, mais j’ai pu enfermer mes peurs dans une boîte bien fermée. Et, depuis, je ne suis même plus capable de dire de quoi j’avais peur avant.
15. Lire de beaux témoignages sur la page Facebook “Accoucher sans péri, c’est possible !”
Rien de tel que de lire des témoignages de femmes qui ont accouché avec douceur et puissance pour enfiler les lunettes de la confiance.
Et toi, qu’est-ce qui t’a aidé pour préparer ton accouchement ? Dis-moi tout en commentaire. Et retrouve-moi sur mon compte Instagram @bigbangmama et sur Facebook.
Vers l’infini et au-delà, Big Bang Mama !
Un article plein de sagesse ! Des conseils avisés pour préparer en conscience son accouchement sans péridurale. Ce faire accompagner est un vrai plus quand les peurs sont là et que la confiance en soi se paralyse. 🙏🏼
Tout à fait ! Il y a plusieurs choses à mettre en place, mais l’idée est de viser ce qui nous plaît et de travailler sur nos peurs et nos blocages. À bientôt !
Un article que j’aurai aimé lire avant la naissance de mes enfants qui est déjà bien loin … Merci pour mes petits enfants à venir 🙏
Merci beaucoup Éric ! Ça fait plaisir de lire que les hommes aussi se sentent concernés ! Et merci de penser aussi aux générations à venir. C’est quelque chose qui me tient particulièrement à cœur. On m’a tellement répété que l’accouchement était horrible et douloureux et que la péridurale était une évidence… j’aimerais proposer une autre version de l’histoire à mes enfants. Tout en leur expliquant qu’ils peuvent bien entendu choisir de bénéficier d’une aide médicale s’ils le souhaitent ! À très vite !
J’aime beaucoup ton article car il distille des conseils pratico-pratiques pour vivre le plus naturellement possible ce moment merveilleux qu’est l’accouchement. Merci pour ces astuces!
Avec plaisir ! Merci à toi de l’avoir lu ! À bientôt !