Il était une réalité. Une régurgitation. Puis deux. Puis trois. Puis mille. « Docteur, n’auriez-vous pas un remède miracle pour faire taire les symptômes de mon bébé RGO ? »
Mais, d’abord, est-ce qu’il est vraiment RGO, ton bébé ? Bien sûr, Madame, me répondras-tu. Mon bébé qui me vomit dessus 30 fois par jour et qui hurle 23 heures sur 24, je ne l’ai pas inventé.
Et si c’était plus compliqué que ça ? Et si on avait tout simplement oublié ce qu’était un bébé ?
S’il y a bien quelque chose que j’ai appris auprès de mes bébés, auprès des bébés de mes proches et au cours de mes recherches, c’est que les régurgitations simples sont extrêmement fréquentes et normales. Le véritable RGO est beaucoup plus rare, et la cause des pleurs est souvent ailleurs. Laisse-moi t’expliquer.
1. Bébé RGO, mythe ou réalité ? Pourquoi le RGO ne doit pas toujours être invoqué
« Oui mais, moi, mon bébé, il était vraiment RGO et il régurgitait et pleurait tout le temps, et même que c’est le Docteur qui l’a dit« . Je te comprends. J’étais dans la même situation il y a quelques temps, avec ma fille ainée. Je sais à quel point on peut être désespérée quand son enfant pleure et régurgite toute la journée. Je sais ce que c’est. Il nous faut un diagnostic, et une solution. Et vite. Pour dormir.
Mais, d’une part, tous les bébés régurgitent, et c’est normal (A). D’autre part, tous les bébés pleurent, et c’est normal aussi, et ce n’est pas forcément à cause des régurgitations (B).
A. Tous les bébés régurgitent…et c’est normal ! Le RGO ne doit pas être confondu avec des régurgitations simples et banales
Effectivement… La réalité est que, la plupart du temps, les bébés pleurent et régurgitent de façon tout à fait physiologique. Les régurgitations sont banales et normales.
« Un reflux gastro-oesophagien se produit chez presque tous les nourrissons » d’après le Manuel MSD.
Certes, il existe de vrais RGO pathologiques qui nécessitent des traitements médicamenteux (le site de la sécurité sociale parle de RGO « compliqué »). Mais, en réalité, ces cas sont très rares (et c’est pas moi qui le dis, c’est la Haute Autorité de Santé (HAS) et même To be or not Toubib). Et ton bébé n’en fait probablement pas partie. Dans la très grande majorité des cas, « le reflux du nourrisson est un phénomène normal » (HAS) et aucun traitement médicamenteux n’est nécessaire.
C’est ainsi que l’on peut lire sur cet article :
« La grande majorité des nourrissons qui régurgitent et qui pleurent, ne souffrent pas d’un RGO pathologique, ces symptômes peuvent être associés à des régurgitations fonctionnelles et sans complications. Il est important de distinguer les pleurs du nourrisson et de comprendre qu’un bébé peut pleurer souvent sans avoir de problème médical« .
C’est là qu’on en vient à ma deuxième trouvaille : les bébés pleurent pour de multiples raisons, et pas forcément à cause des régurgitations.
B. Les bébés pleurent pour de multiples raisons différentes d’un RGO
Oui, un bébé pleure, oui il peut avoir des difficultés à dormir, oui il a un grand besoin de ses parents et oui, il régurgite, surtout lorsqu’il a trop mangé. Même les bébés les plus « faciles » pleurent, ont besoin des bras et régurgitent un peu de lait.
Souvent, le RGO est une notion « fourre-tout » et les pleurs du bébé sont automatiquement attribués au RGO, comme le dit si justement le site de « Fée dodo ».
– le RGO ne doit pas être confondu avec les pleurs de fin de journée ou de décharge / coliques
« Les pleurs que l’on appelle à tort « coliques du nourrisson » ne doivent pas être attribués aux régurgitations » mentionne ainsi la HAS :
« En effet, il est normal et fréquent qu’un nourrisson, même en bonne santé, pleure, particulièrement en fin de journée« .
– le RGO ne doit pas être confondu avec des troubles du sommeil
Un bébé qui pleure peut être tout simplement un bébé qui a des troubles du sommeil, qui pleure beaucoup, et dont les symptômes du « bébé RGO » s’améliorent rapidement après avoir pris en charge les problèmes de sommeil.
La société Fée dodo, par exemple, constate qu’il y a très peu d’enfants correctement pris en charge qui nécessitent de poursuivre un traitement anti acide, après seulement 2 jours… preuve que le RGO de nombreux bébés n’en était pas vraiment un. Il s’agissait plutôt d’un trouble du sommeil.
– le RGO ne doit pas être confondu avec une prise alimentaire inappropriée
Les bébés qui pleurent et régurgitent peuvent tout simplement être des enfants dont les tétées sont trop espacées et qui se précipitent sur le sein ou sur le biberon : il n’y a pas de reflux mais simplement un trop-plein d’un coup. Ou bien, il peut s’agir d’enfants qui mangent trop, soit parce que le biberon est donné en trop grande quantité tout au long de la journée, soit parce que le parent ne répond aux besoins et aux pleurs de son enfant que par l’alimentation.
– le RGO ne doit pas être confondu avec une simple expression physiologique du bébé
Un bébé qui pleure peut aussi être un bébé qui bouge et crie simplement dans son sommeil, tout va bien. Cela peut être un bébé qui a trop chaud.
Bref, dans la grande majorité des cas, ce n’est PAS un RGO, c’est JUSTE un……. bébé. 😀
2. Pourquoi distinguer RGO pathologique et physiologique ?
Pourquoi je te dis tout ça ? Pour te dire que tu inventes tout ce que tu vis ? Que tu t’inquiètes pour rien ? Non. Tout cela doit être rappelé pour deux raisons.
A. Distinguer RGO pathologique et physiologique pour trouver une solution adaptée au problème
La première est que du diagnostic dépendront les solutions. Pour les RGO physiologiques, des mesures simples peuvent être mises en place. Et seront suffisantes. Ce n’est QUE pour les RGO pathologiques que des médicaments pourront être proposés. Je le précise car il y a actuellement une tendance à vouloir à tout prix faire cesser la moindre régurgitation. Et cela peut se faire au détriment de la santé du bébé. De nombreux médecins et patients tirent la sonnette d’alarme au sujet des trop nombreuses et inutiles prescriptions d’IPP (voir par exemple un collectif de parents du groupe « soigner son bébé RGO au naturel« ). Or, beaucoup de nouveaux parents s’inquiètent d’un éventuel RGO de leur bébé et réclament des médicaments pour le soigner.
Pour ma part, ma fille aînée était clairement dans la catégorie « RGO important » comparé à ma deuxième fille qui ne régurgitait quasiment pas. Néanmoins, il n’était pas pathologique dans le sens où il ne nécessitait pas d’aide médicamenteuse. C’était également l’avis du pédiatre qui suivait ma fille. Pourtant, sur le moment, j’aurais tué pour obtenir un médicament. Mais mon pédiatre a tenu bon.
C’est important de le savoir. Car si on ne le sait pas, on pense que notre bébé a un problème, on se stresse, et surtout on surmédicamente. Bien sûr, s’il faut donner un médicament parce que l’enfant n’arrive même plus à prendre du poids, on ne se pose même pas la question. Mais ces cas sont en réalité assez rares, et donner un médicament à un nouveau-né pour « rien », ou juste parce qu’il a un trouble du sommeil non repéré, ce n’est pas la meilleure idée.
B. Distinguer RGO physiologique et pathologique pour se rassurer sur la santé du bébé et nos compétences parentales
La seconde est qu’il est bon de rappeler tout simplement que, parfois, c’est dur d’être parent, que les bébés pleurent beaucoup, et que ce n’est pas grave, que ce n’est pas de ta faute, et que tout va s’arranger. Je ne dis pas que ce que tu vis est facile. Je ne dis pas cela pour minimiser les difficultés de ton bébé. Je dis simplement que, si ton bébé grandit et grossit bien, tout est normal. Aussi inquiétantes soient les régurgitations. Aussi intenses soient les pleurs.
C’est rassurant de savoir que ce que vit ton bébé n’a rien de pathologique. Je ne dis pas qu’il ne faut pas l’aider. D’autant plus que certains bébés tolèrent beaucoup moins les reflux que d’autres. Je dis simplement que l’on peut respirer, en tant que parent, de savoir que, finalement, tout est normal. Le bébé n’en sera que plus rassuré. Il faut apprendre à faire avec et trouver de petites astuces pour soulager. Tout est normal, et devenir parent ne se fait pas en un jour.
3. Pourquoi de plus en plus de bébés sont catalogués « RGO » ?
Mais alors, pourquoi avons-nous tendance à chercher à tout prix une solution pour « diagnostiquer » le RGO et faire cesser les régurgitations et les pleurs ?
Nous avons oublié ce qu’était un bébé
Je crois que, collectivement, nous avons tous un peu oublié ce qu’était un bébé. Nous avons perdu l’habitude de côtoyer les bébés. Ils ne sont pas bienvenus dans l’espace public, dans le train ou dans les restaurants. On veut qu’ils dérangent le moins possible. On veut juste qu’ils soient mignons et qu’ils dorment (bon, c’est vrai qu’ils sont mignons quand ils dorment !). Et puis, surtout, on veut qu’ils soient comme sur les photos d’Instagram. Calmes, beaux, et endormis. Alors, forcément, quand le bébé pleure et régurgite, ça fait tache sur le polo Jacadi ! Tout de suite, les parents s’inquiètent. Parce qu’ils pensent que le bébé est censé être lisse comme une image. Sauf que, un bébé, ce n’est pas ça. Ils pleurent et ils régurgitent, et c’est normal. Ils ont leur propre personnalité. Certains sont plus gloutons que d’autres. Certains sont bavards, d’autres discrets. Et tout cela est normal.
Le reflux, même physiologique, peut être très difficile à vivre
Ceci dit, je suis d’accord pour dire qu’il y a bien à mon sens des bébés dont le reflux est beaucoup plus dérangeant que d’autres. Pour certains, cela n’affectera pas le sommeil et il n’y aura que des petits rejets de temps en temps. Pour d’autres, cela peut affecter grandement le bébé et les parents. Et, si rien n’est fait pour soulager le bébé, un banal reflux peut se transformer en RGO pathologique (douleurs qui empêchent le bébé de s’alimenter). C’est peut-être là que le bât blesse : on confond les deux (physiologie et pathologie) car un reflux banal peut être très embêtant et déboucher sur un RGO pathologique. Les parents peuvent donc s’en inquiéter et chercher des solutions, et anticiper la pathologie plutôt que la prévenir.
Alors oui, je sais, c’est frustrant. C’est frustrant parce qu’on aimerait se sentir compris. On aimerait que les autres comprennent à quel point c’est difficile pour nous. A quel point c’est spécial. Parce que bébé pleure et régurgite beaucoup. Et puis, on aimerait trouver THE diagnostic et THE solution miracle. THE médicament. Mais, parfois, la solution est ailleurs, et de nombreuses astuces peuvent être trouvées sans passer par les médicaments et sans avoir besoin d’étiqueter son bébé comme « RGO » alors qu’il est juste un bébé « normal ».
Quoi qu’il en soit, qu’il s’agisse d’un RGO physiologique « dérangeant » ou non, ou d’un RGO pathologique, il est possible d’agir. La seule différence notable est que seul le RGO pathologique nécessitera des médicaments. Et, tu l’auras compris, ce RGO pathologique est rare.
Mais alors qu’est-ce qui distingue vraiment un RGO physiologique d’un RGO pathologique ? Je te donne quelques éléments de réponses, des symptômes les plus banals et physiologiques aux plus dérangeants et pathologiques.
4. Comment distinguer un RGO « physiologique » et « pathologique » ?
D’abord, critère essentiel, ton médecin 😀
Ensuite, pour éviter de harceler ton médecin si ton bébé régurgite et pleure souvent, la nuance est assez simple : si le bébé ne grossit pas et a carrément des difficultés à se nourrir, c’est pathologique (B) si ton bébé grossit et se nourrit correctement, c’est physiologique (A). La difficulté est qu’un RGO simple et physiologique non pris en charge peut devenir pathologique. Il faut donc être attentif aux signaux envoyés par ton bébé pour les prendre en charge. Je te détaille tout ça ci-dessous.
A. Le RGO physiologique ou « simple »
Avant que le truc ne se transforme en fromagerie ou refus catégorique de boire quoi que ce soit, il y a quelques indices qui peuvent laisser penser qu’il faut améliorer 2-3 trucs.
– Les régurgitations acides
Logique, me diras-tu. Bien sûr, tous les bébés régurgitent, comme je viens de l’écrire. Certains enfants peuvent régurgiter énormément sans que ce soit pathologique et que ça nécessite de traitement médical. Ton bébé peut régurgiter beaucoup. Partout. Tout le temps. Ce ne sont pas de petits rejets, de petits trop pleins de lait. Non. Il s’agit de lait caillé, en jet parfois. Qui dégouline sur les vêtements de bébé. Sur tes vêtements. Sur le sol. Le tapis d’éveil. Sur les draps du lit. Sur le canapé. Tu as même peur de te rendre dans certains lieux (magasin, amis, famille…) car tu sais que quelque chose y sera tâché et sali. Que certaines personnes se demanderont si ton bébé est malade.
Pour ma part, je me souviens que je ne pouvais pas laisser ma fille au sol chez les autres. Et ce jusqu’à très tard. Je savais que, autrement, elle allait salir tous les tapis et le sol. Je savais aussi qu’il fallait éviter que quelqu’un la prenne dans les bras au risque qu’elle lui régurgite dessus… Gênance.
Certains bébés peuvent avoir un RGO interne : le lait remonte dans la gorge et la bouche mais ne sort pas. En réalité, ces cas-là sont rares, lorsque l’enfant ne peut plus se nourrir et souffre significativement. Cela est à faire en lien avec un gastro pédiatre et des outils qui permettent de vérifier l’œsophage et les remontées acides via un TOGD ou une endoscopie.
– Ton bébé mâchouille / mâchonne
Le bébé mâchouille. Il tire la langue. Il semble gêné en permanence. Avec sa petite tête sur le côté. Oui, cela peut aussi être normal. Même si ce n’est pas agréable et que le bébé du voisin mâchouille beaucoup moins.
– Ton bébé a du mal à roter
Les rots sont bloqués. Ils sortent à tout moment. C’est aussi normal. Mais ça ne veut pas dire qu’on ne peut rien y faire 😉
– Ton bébé fait des bruits bizarres avec la bouche, a la voix enrouée
Notre fille se raclait souvent la gorge, avait la voix enrouée et faisait des bruits de chèvre. Là encore, c’est assez commun mais normal pour peu que l’enfant mange et grandisse correctement. Mais encore, normal ou fréquent ne veut pas dire qu’on ne peut rien faire pour améliorer son confort 😉
– Ton bébé a davantage de difficultés au niveau ORL
Souvent, c’est un full package. Pour ma part, ma fille avait souvent le nez bouché et respirait souvent avec la bouche.
– Ton bébé a du mal à se calmer même dans les bras
Attention, cela peut aussi être dû à des pleurs de décharge normaux ou à des troubles du sommeil, ou à tout autre inconfort ou besoin du bébé.
– Ton bébé ne semble pas « droit »
Il a une position « en virgule », arquée, souvent synonyme de douleur. Alors, ce n’est pas forcément un symptôme, peut-être plutôt une cause. Mais disons que ça te donne un bon indice sur ses problèmes de digestion. Si ton bébé est droit comme un I et qu’il te sourit toute la journée, à priori, il n’a pas un gros RGO. S’il est tordu comme un C, là déjà ce sera peut-être plus compliqué de digérer avec l’estomac et l’intestin compressés en permanence. Non ?
Ma fille était tout le temps « tordue ». Sa tête penchait d’un côté par rapport à l’autre. Elle avait beaucoup de mal à se déplier et à sortir de sa position fœtale. Son cou et sa tête semblaient « coincés », de travers.
– Ton bébé a du mal à dormir ou à s’allonger (troubles du sommeil)
C’était l’un des symptômes les plus difficiles pour nous. Notre fille refusait d’être posée. Jamais. Elle dormait en porte bébé (car nous n’étions pas très doués avec les écharpes à l’époque – même si je vous les recommande aujourd’hui !). Et elle n’arrivait pas à rester allongée sur le dos. Elle pouvait seulement être sur le ventre, probablement car ses vomis « sortaient » plus facilement.
Comme je l’indiquais plus haut, RGO et troubles du sommeil peuvent être liés et confondus. Un « bébé RGO » aura probablement des difficultés à dormir. Et un bébé ayant des troubles du sommeil verra probablement son reflux s’aggraver. Les deux fonctionnent ensemble et, en général, traiter les troubles du sommeil permet de gérer le RGO, et inversement.
B. Les symptômes d’un RGO « pathologique » ou « compliqué »
En plus de tous les symptômes évoqués ci-dessus, d’autres symptômes peuvent être révélateurs d’une pathologie. Bien sûr, le RGO doit être diagnostiqué par un médecin. Mais, disons que, quand les symptômes deviennent plus explicites et intenses, il y a plus de chance que ce soit pathologique. Les deux réels symptômes d’un RGO pathologique sont :
– Ton bébé a du mal à boire voire refuse de manger (troubles de l’alimentation)
Que ce soit au sein ou au biberon, tu le sens gêné. Il prend la tétine du biberon et la rejette. Ou bien le téton. Il mâchouille le téton ou la tétine. Il boit peu voire refuse complètement.
– Une oesophagite / gorge rouge
Une endoscopie ou un TOGD peut confirmer cela. L’oesophagite peut être causée par les trop nombreuses remontées acides et empêcher l’enfant de s’alimenter.
– Une moindre prise de poids
C’est THE signal d’alerte du RGO. Un bébé dont la courbe de poids est cassée ou qui n’arrive plus à s’alimenter doit alerter. Il ne s’agit plus d’un simple RGO et d’un bébé qui régurgite toute la journée parce qu’il boit joyeusement, mais d’un RGO pathologique ou d’une autre pathologie.
Toutefois – et c’est là qu’il est d’autant plus nécessaire de consulter un médecin – dans certains cas de RGO non pathologique mais qui doivent alerter, la courbe de poids peut être normale. Sinon, ce serait trop facile 😉 En effet, certains bébés se soulagent en buvant toujours plus de lait. Ils grossissent donc correctement. Mais le surplus de lait aggrave les symptômes et inconforts du RGO. Ce n’est pas pathologique puisque le bébé s’alimente et grossit, mais les symptômes peuvent, dans ce cas, être extrêmement importants.
Conclusion, les bébés RGO existent-ils ?
Alors, les bébés RGO existent-ils ? Je dirais que oui. Mais je dirais qu’ils sont beaucoup plus rares que ce que l’on pense et que, finalement, la plupart des bébés sont RGO mais de façon physiologique. Et que notre société est surtout de moins en moins au courant de ce que sont les bébés. L’opposition physiologie / pathologique n’est pas aussi nette que cela et il faut, comme en Droit, s’aider d’un faisceau d’indices. Disons qu’il y a des degrés de reflux, et qu’il y a des choses simples à mettre en place avant que cela devienne pathologique et qu’il y ait besoin de médicaments.
Donc, OUI, ton bébé régurgite. OUI, il pleure. OUI, il régurgite BEAUCOUP et il pleure BEAUCOUP. Peut-être même plus que celui de ta copine. Mais, NON, il est peu probable qu’il ait un véritable RGO (attention, je dis peu probable, pas impossible, à vérifier avec ton médecin !). Il est plus probable qu’il ait un RGO PHYSIOLOGIQUE. Et, OUI, c’est CHIANT. OUI, ce n’est pas juste. Mais, OUI, ça va passer.
Conclusion, il n’y a donc rien à faire pour aider un bébé qui a du reflux ?
Mais alors, il n’y a rien à faire ? Juste éliminer le diagnostic de RGO pathologique, et attendre que ça passe en pleurant ? Hé bien non. Même si c’est « physiologique » et « normal » tu peux, en plus de te rassurer sur la question ou de travailler sur l’acceptation des choses et la patience, y faire quelque chose 😀 Que le RGO soit physiologique ou pathologique, de vraies solutions existent ! Ce n’est pas une fatalité ! Pour ma fille aînée, ce n’était pas pathologique d’un point de vue « médical ». Mais ça l’était à mon sens, parce que ça rendait mon quotidien extrêmement compliqué. Mais, bien pris en charge, tout s’est arrangé. Je te parle des solutions magiques dans mon prochain article.
Et toi, ton bébé avait-il du reflux ou un RGO ? Etait-ce pathologique ? Dis-moi tout en commentaire. Et retrouve-moi sur mon compte Instagram @bigbangmama et sur Facebook.
Vers l’infini et au-delà, Big Bang Mama !
Photo © par Cherry-Merry / Shutterstock
Bonjour. Merci pour cet article. Mon bébé mettait plus de deux heures à boire son Bibi (quand on sait qu’il n’est pas recommandé de le laisser à température ambiante plus d’une heure (le bibi, pas le bébé 🙂). Il pleurait énormément et buvait très lentement. J’appréhendais à chaque fois que je devais donner le bibi. Jusqu’au jour où une infirmière puéricultrice nous a demandé si on avait essayé de l’épaissir (le lait, pas le bébé ). Ça a été magique, merci à elle ça nous a sauvé la vie !
Bonjour,
Merci pour ton retour d’expérience ! Effectivement, 2 heures pour un biberon, ça commence à faire long et peut suggérer un RGO mais pas seulement. Ça pourrait être une tétine trop petite ? Ou bien un biberon trop gros (parfois, on s’attend à ce que le bébé finisse tout son biberon, mais ce n’est pas obligatoire, il doit boire à sa faim) ? Mais, associé à des pleurs et des difficultés à boire, même un tout petit biberon, ça peut ressembler au RGO. Cela donnait peut être mal à la gorge, et le lait épaissi aidait à empêcher les remontées et donc ton bébé à prendre à nouveau du plaisir pour boire 🙂
Je parlerai de toutes les astuces anti RGO dans le prochain article 🙂 le lait épaissi en fait partie !
À bientôt !
Merci pour cet article ultra complet sur le RGO ! Je le garde précieusement de côté en tant que future doula pour le faire lire aux femmes que j’accompagnerai 💛
Et en tant que maman, je trouve souvent difficile de distinguer les ‘normaux’ petits reflux d’un vrai RGO, surtout avec toutes les idées reçues qu’on entend. Ton article clarifie vraiment les signes à surveiller et ça aide à se sentir moins seule face à ce type de situation. Merci pour les conseils et la bienveillance que tu partages ici, ça fait du bien !
Merci Perrine ! C’est adorable, merci. Je vais d’ailleurs en faire un autre sur les solutions concrètes pour venir à bout du RGO.
Je te comprends parfaitement. J’ai eu aussi beaucoup de mal à distinguer reflux et rgo. Je ne comprenais pas pourquoi mon pédiatre refusait de donner des médicaments à ma fille alors que j’avais l’impression qu’elle souffrait et qu’elle régurgitait 100% du temps. Alors, oui, peut-être qu’elle souffrait, mais des médicaments n’auraient rien changé car elle prenait du poids tout à fait normalement. Il suffisait, en plus de mettre en place des petites choses (fractionner l’alimentation, la porter à la verticale, accueillir ses émotions), de voir les choses avec acceptation, résilience et patience. A bientôt !
Merci pour cet article. Il offre un éclairage bienvenu sur le sujet souvent mal compris du RGO. J’aime la façon dont tu démystifies les symptômes, aidant les parents à différencier entre RGO physiologique et pathologique. C’est rassurant et informatif, avec des conseils pratiques pour alléger le quotidien, sans dramatiser inutilement.
Merci Elise ! Avec plaisir 😉 A bientôt !
Merci pour ton article super complet sur le RGO ! C’est la première fois que je me pose face aux idées reçues à ce sujet et ça fait réfléchir 🙂
Merci beaucoup Giovanni ! Avec plaisir… j’écris la suite bientôt 😉
Après l’amélioration du lait épaissi la pédiatre nous a diagnostiqué un ego effectivement. C’est de l’histoire ancienne mon enfant a maintenant 4 ans. Également on souhaitait lui faire prendre à température ambiante pour que ce soit moins galère en voyage mais il le digérait mieux réchauffé.
Merci pour ton témoignage ! Effectivement, le lait épaissi peut aider ! A bientôt !
Super article.
Pour le côté philosophique , je crois simplement que quand on galère avec nos bébés parfois on aimerait mettre un mot sur les maux.
Se dire que c’est pas possible que ce soit si facile pour les autres et si difficile pour nous et notre bébé ♥️
Alors on cherche une raison a tous nos problèmes, alors parfois même si le rgo n’est que physiologique, cela nous rassure de nous dire que c’est ça. Et que ça va passer 🥹