Au commencement était un vertige.
1. L’art de s’en foutre
Dire sa honte
Cela peut paraître anodin pour certains. Pourtant, de mon point de vue, je vois une page complètement blanche. Tout est à inventer. Il faut donner un peu de moi, et c’est effrayant. C’est un sentiment désagréable, proche de la fébrilité et de la honte. Il faut pourtant apprendre à vivre avec. Apprendre à se détacher du regard des autres. Pour ce faire, rien de tel que d’avouer ses hontes. Comme le disait si justement Marie (s’infiltre) au cours d’une masterclass à laquelle j’avais participé :
“dire sa honte, c’est s’en foutre à jamais”.
Alors oui, je l’admets, j’ai peur de ne pas être à la hauteur et qu’on réalise que je suis une escroquerie. J’ai honte de moi quand je parle, parce que je bégaie et que ma voix est monocorde. Et j’ai honte aussi quand j’écris, parce que c’est plat. Je ne supporte pas d’être exposée au regard des autres. J’ai peur de dire des bêtises. Je suis fortement embarrassée à l’idée d’être inculte. Et je me sens complètement idiote de traiter gratuitement d’un sujet considéré comme méprisable par la société. Voilà, c’est dit 🙂
Jubiler de sa honte
Marie proposait d’aller encore plus loin que le simple fait de dire ses hontes. Elle suggérait quatre exercices :
- jubiler de sa honte : arrêter de penser que tout est grave et sérieux car « la réalité, c’est qu’il n’y a rien de plus drôle que la honte » ;
- ne plus se juger : c’est la peur du ridicule qui est ridicule ;
- avoir de l’auto-dérision : la conscience de son propre ridicule permet de retirer l’effet des attaques personnelles, « oui, je suis ridicule, et alors ? Qu’est-ce que tu vas faire ? » ;
- sauter en parachute : s’entraîner à avoir honte pour mieux la tolérer. Accepter d’être un cancre. Accepter de passer pour un idiot.
2. L’art de sauter en parachute
Étape 1 : déterminer le sens du saut
Avant de sauter, elle proposait de s’interroger d’abord sur le sens de ce saut. C’est ce sens qui permet de ne pas se laisser intimider face aux critiques : “en quoi est-ce que cela me ferait avancer dans ma vie ?”.
Étape 2 : remettre nos peurs à leur juste place
Ensuite, il faut accueillir le risque : “Quelles sont mes limites ? Suis-je prête à en assumer les conséquences ? Ma peur n’est-elle pas irrationnelle ? Le risque existe-t-il réellement ?”. Je répète :
“le risque existe-t-il réellement ?”
J’ai largement abordé ces deux étapes dans mon précédent article.
Étape 3 : sauter
La dernière étape, la plus importante, consiste à sauter dans le vide. Marie nous disait :
“il faut désolidariser son corps et son cerveau. Si la boule au ventre est là, c’est qu’il faut y aller. Il faut écouter sa volonté, et non sa légitimité. Lorsqu’on s’expose aux échecs, ça devient grand et on retrouve la fierté de faire les choses”.
3. Mon saut dans le vide
40 semaines pour sauter
Je te présente donc, mon saut dans le vide. Je me suis lancé un défi : donner naissance à mon blog maternité et philosophie en 9 mois.
Les règles sont simples : 1 sujet = 1 semaine = 1 article pendant 40 semaines. Cela me semble être une durée adéquate pour fabriquer quelque chose de nouveau, n’est-ce pas ?
Au cours de ces 9 mois, l’idée est de faire le tour de 40 questions essentielles pour mon blog, en lien avec la maternité et la philosophie. Il me semblerait intéressant d’alterner entre questions pratiques et questions philosophiques, tout en traitant toutes les étapes de la maternité : avant, pendant et après l’accouchement.
Le sens
Mes objectifs, longuement discutés dans mon précédent article, sont simples : me remettre à la philosophie et partager des outils pragmatiques pour les jeunes mères et pères. Ce défi de 9 mois me permet de lancer une série d’articles pour entrer dans le vif du sujet et me motiver à aller au bout. Il me permet de développer tout de suite et en temps réel mes connaissances et, bien sûr, de les partager.
Le risque
Le risque est de faire face à mon sentiment d’illégitimité, également évoqué précédemment.
Un autre risque est celui de ne pas réussir à respecter le rythme de publication. Il s’agit effectivement de sélectionner des sujets pertinents mais également de lire sur ces sujets, et de synthétiser des idées et concepts pas toujours abordables. Je dois également apprendre à maîtriser wordpress et les réseaux, tout en conciliant mes projets professionnels, ma vie personnelle, mes deux filles et mes animaux. Quelle affaire ! Cela risque d’être laborieux, c’est un vrai défi.
Pourtant, je décide sciemment de prendre ces risques. Je décide de prendre le risque de dire des bêtises et d’embrasser pleinement ce projet. Ce projet un peu fou de créer un espace de partage autour de la maternité et de la philosophie.
C’est ainsi que, soudain, je m’élançai ! 😉 Je te donne rendez-vous la semaine prochaine pour mon premier véritable article « de fond », et dans 9 mois pour faire le bilan.
Et toi, quelles sont tes plus grandes hontes ? Quel sera ton prochain saut dans le vide ? Et, à ton avis, quels sont les thèmes les plus essentiels à aborder sur la maternité ?
Dis-moi tout en commentaires et retrouve-moi sur mon compte Instagram @bigbangmama et sur Facebook.
Vers l’infini et au-delà, Big Bang Mama !
Photo © Darya Komarova / Alamy Stock Photo
Défi super intéressant ! C’est pas forcément évident d’écrire un article par semaine, mais j’ai hâte de voir ce que ça donne !
Merci beaucoup ! C’est vrai que c’est un challenge, mais je suis en joie de pouvoir le faire. A bientôt ! A.
Mon prochain saut dans le vide : acceullir mon deuxième enfant avec l illusion que ce sera plus facile que le premier 🙂 , la naïve 🥹! Les thèmes importants pour moi, accepter son corps qui change pendant la grossesse. La sexualité pendant et après la grossesse (ou l absence de sexualité), surmonter le post-partum, où comment cette petite mort peut se transformer en renaissance, qui suis-je depuis que je suis mère ? Suis je plus moi même depuis que je suis maman ? Ou a l’ inverse ce rôle révèle t il le vrai moi finalement ? Comment garder le cap de mes convictions dans une société où tout le monde juge l éducation que je souhaite donner. D ailleurs éduque t on vraiment nos enfants ? Où au contraire n est ce pas plutôt eux qui m’élève ? Être une bonne mère c est quoi ? L’amour suffit il ? Quel rôle joue ma propre enfance sur mes enfants ? Pourquoi être parents demande autant de sacrifice ? Suis je égoïste de penser que ce sont des sacrifices ? Le sommeil peut il rendre fou ? Pourquoi j’ ai galéré a démarrer mon allaitement et pourquoi j’ ai maintenant du mal à l arrêter ? Voici quelques réflexions que je me pose un petit tous les jours. Le cerveau des mamans s éteint il parfois ? Si tu réussis ton challenge fou, je lirais chaque semaine avec passion chacun de tes articles ! Merci et vivement la semaine prochaine
Hello Lé,
Merci beaucoup pour ton adorable retour !
Ce qui est pratique avec l’arrivée d’un nouvel enfant, c’est qu’il n’y a pas de retour en arrière. Pas le choix que de foncer 😉
Je note les sujets de la sexualité, de l’identité, de la pression sociale vis-à-vis de nos choix éducatifs. Je note aussi la notion de « comment bien éduquer », la notion de sacrifice, le côté viscéral de l’allaitement et la question du sommeil.
Merci encore pour ton soutien <3
A très vite,
A.
Totalement en phase avec la dissociation du corps et du cerveau. C’est super de bien réfléchir aux choses mais j’ai toujours eu le sentiment que pour se lancer dans quelque chose qui nous effraie, il faut faut parfois y aller avec le corps, et se dire que le cerveau suivra… Un grand bravo pour ce beau projet qui s’annonce passionant !
Merci beaucoup pour ton encouragement !
C’est tout bête mais c’est effectivement en forgeant que l’on devient forgeron 😉 tout comme on devient mère à force de s’occuper de son bébé tous les jours.
A bientôt ! A.
Allez c’est parti pour 40 semaines! comme pour une grossesse je te souhaite beaucoup de moments d’exaltation, mais aussi quelques moments de peur et de doute qui permettent d’être fière de soi quand on les a dépassés!
Merci beaucoup Adeline ! C’est ça, 9 mois, pile le temps de fabriquer un nouveau bébé. Tu sais ce que c’est 😉